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11 nov. 2023

Ursus Magnus - La crise inflationniste du moment

Je voulais écrire cet article en parlant d'un sujet qui me tient à coeur et qui, pour être honnête, a commencé à m'intéresser après notre crise COVID, c'est l'économie. En réalité, je commence à me dire que c'est une base indispensable à connaître pour comprendre un maximum notre société et faire évoluer au mieux son entourage et soi-même, au sein de notre environnement.

Ainsi, je pense pertinent de tout simplement parler de ce qui se passe en ce moment. Qui semble invisible pour tous, mais que beaucoup ont l'air de ressentir : notre crise inflationniste. Y a-t-il un rapport avec les systèmes d'informations, les cycles achat/vente des organisations comptable et financière, ou les projets de mise en place d'une dématérialisation ? Encore une fois, à mon sens, tout à un rapport à l'économie. Voyez donc cela comme un article d'actualité qui, de toute manière, parle d'un sujet ayant forcément un impact sur votre activité.

Je m'inspire très fortement des informations évoquées dans une vidéo YouTube produite par l'Institut Des Libertés, où l'économiste, essayiste, conférencier Charles Gave revient sur certaines définitions de bases, pour vulgariser ce qui nous arrive en ce moment. Cet article est donc surtout une synthèse de ce que pense un économiste renommé, sur l'état de notre économie.

Je vous invite d'ailleurs à regarder cette vidéo d'une petite heure si vous êtes curieux/courageux. Elle est très instructive. Et si vous avez un peu moins de temps, lisons la suite ensemble.

Inflation : regarder la monnaie, plutôt que les prix

Quand on parle d’inflation, le réflexe est souvent de pointer la hausse des prix. Pourtant, ce n’est qu’un symptôme et pas systématique qui plus est. Le vrai problème, c’est la perte de valeur de notre monnaie.

Comme le rappelle Charles Gave, la monnaie n’est pas un simple support. C’est un outil d’échange, mais aussi une réserve de valeur. Autrement dit, si les prix montent, ce n’est pas forcément parce que les biens valent plus… mais c'est parce que votre monnaie vaut moins.

Mais alors, d’où vient cette perte de valeur ? La réponse est simple : la monnaie, c’est le reflet de la nation qui l’émet. Et aujourd’hui, notre État, croulant sous une montagne de dettes qu’il ne peut plus rembourser, a trouvé une parade : organiser discrètement l’érosion monétaire. En rendant l’argent moins puissant, par la baisse de la valeur de leurs obligations notamment, la dette pèse moins lourd.

Le problème, c’est que cette stratégie a ses limites. À force de faire baisser la valeur de la monnaie, le quotidien devient plus cher pour tout le monde. Et à un moment, la population finit par crier famine.

La solution ? Hausser les taux d’intérêt. Cela permettrait aux investisseurs d’être mieux rémunérés que la perte liée à l’inflation, tout en forçant l’État à se responsabiliser financièrement. Mais ce n’est pas ce que nous avons fait. Les taux sont restés artificiellement bas et les emprunts continuent comme si de rien n’était.

Résultat : nous voilà piégés dans une trappe à dette, un cercle vicieux où toute sortie devient de plus en plus difficile.

Le mécanisme de la trappe à dette

Un pays entre dans une trappe à dette quand les charges d’intérêt de cette dette dépassent la croissance de son PIB. Pour faire encore plus simple, une trappe à dette se déclenche quand un pays s’endette plus vite que sa capacité à croître. Sa dette s’est alors capitalisée plus vite que sa richesse. C'est mathématiquement non soutenable et cela conduit inévitablement à la faillite ou à l’hyperinflation.

Gave souligne que la France, par exemple, est déjà dans cette situation :

  • Faible croissance structurelle,

  • Dépenses publiques massives,

  • Dette à long terme qui ne peut plus être refinancée sans taux négatifs ou rachat de dette par la BCE.

Les dangers : Les États perdent alors leur souveraineté budgétaire et deviennent dépendants de leur banque centrale. Mais pire encore, l'Ursus Magnus veille.

"L’Ursus Magnus" : la bête prête à frapper ?

L’« Ursus Magnus » (« gros ours »), est très facile à imaginer en tant qu'investisseur ; le "Bear market" (marché baissier) étant ce que l'on surveille beaucoup pour éviter de perdre de l'argent. Donc l'Ursus Magnus, c'est l'image d’un événement économique massif (par exemple un choc monétaire ou géopolitique) pouvant déclencher une accélération brutale de l’inflation, pire que ce que la simple montée des prix suggère.

Cela symbolise donc un événement de rupture, souvent inattendu, qui pourrait faire basculer le système économique mondial.

Selon Charles Gave, ce pourrait être :

  • Une perte de confiance brutale dans une devise (ex. : l’euro),

  • Une implosion bancaire,

  • Une crise politique majeure liée à l’inflation sociale.

L’idée est que tout système instable contient en lui-même le germe de son effondrement. Et lorsqu’il tombe, c’est rarement de manière progressive.

Trappe à dette & euro : un duo explosif

De nos jours, des pays comme la France, l’Italie et d’autres pays du Sud de l’Europe sont déjà coincés dans une spirale : dette publique élevée, écart de taux avec l’Allemagne, impossibilité de dévaluer la monnaie… autant de facteurs bloquants, aggravés par l’achat massif d’obligations par la BCE. L’euro, explique Gave, empêche ces pays de recourir à la dévaluation.

Dans un système monétaire classique, un pays surendetté baisserait la valeur de sa monnaie pour relancer ses exportations. Mais dans la zone euro, les pays n’ont plus le contrôle de leur politique monétaire, la BCE rachète la dette pour éviter la panique sur les marchés et les taux restent artificiellement bas… mais jusqu’à quand ?

« On est dans un système qui empêche les corrections naturelles. C’est comme conduire une voiture sans freins et sans volant. »

Les banques centrales en roue libre

Depuis la crise de 2008 puis le Covid, les banques centrales (Fed, BCE…) ont injecté des milliers de milliards de liquidités dans le système. Dit autrement, elles ont massivement imprimé de la monnaie. Le bilan de la FED a explosé : plus de 3 000 Mds USD créés en 2020 seulement. Pris isolément, l’effet sur les prix est faible, mais combiné à la trappe à dette, cela crée un cocktail dangereux.

Certes, cela a gonflé les actifs (immobilier, actions), mais le problème c'est que cela ne relance pas l’économie réelle. Entre 2020 et 2021, la Fed et la BCE ont mené une politique de taux zéro voire négatifs, d’achats massifs d’actifs (quantitative easing ou QE) et d’assistance quasi illimitée aux États. Cependant ce comportement a entraîné :

  • Une perte de confiance dans la monnaie,

  • Une hausse des inégalités (enrichissement des détenteurs d’actifs),

  • Un déclenchement de l’inflation réelle à partir de 2021.

Le rôle des banques centrales et des gouvernement devient de plus en plus flou, ce qui à mon goût est dangereux et inacceptable. Que se passe t-il vraiment ?

Je ne suis qu'un pauvre citoyen, je ne peux donc le dire… Mais ce qui est certain, c'est que je ne vois pas d'un très bon oeil le fait que nos gouvernements s'invitent dans le contrôle du marché, qui normalement devrait être libre.

Scénarios possibles : disputes et résilience

Comment se profile notre futur ? Il semblerait qu'il y ait plusieurs hypothèses populaires à ce sujet. Une hypothèse optimiste serait de voir une hausse des taux pour compenser la perte de valeur monétaire, mais au prix de la faillite de certains États endettés. L'hypothèse pessimiste par contre, serait l'hyperinflation et l'implosion du système bancaire, une crise de confiance monétaire, voire un retour des monnaies nationales. Étonnement pour ma part, l'hypothèse optimiste reste en réalité la plus préférable et celle vers laquelle on se dirige et vice-versa.

Gave lui, évoque plusieurs voies d’évolution :

Scénario 1 : Remontée des taux et retour à l’orthodoxie
  • Les banques centrales remontent fortement leurs taux,

  • Les États surendettés font faillite ou doivent couper dans les dépenses publiques,

  • Résultat : récession, mais retour de la confiance monétaire.

Scénario 2 : Poursuite du laxisme
  • Taux maintenus bas, planches à billets en marche,

  • Hyperinflation possible à moyen terme,

  • Démonétisation progressive des devises officielles.

Scénario 3 : Effondrement soudain (Ursus Magnus)
  • Crise systémique (ex. faillite bancaire européenne),

  • Panique sur les marchés,

  • Retour à des monnaies nationales ou refuges (or, francs suisses, crypto ?).

Comment se préparer ?

Loin de moi l'idée de vous conseiller sur ce que nous devrions faire, je ne suis pas un gestionnaire de patrimoine ! Je ne fais que m'exprimer sur des faits et donne mes avis sur la question. Toutefois, je pense que parmi les pistes concrètes pour anticiper un choc, comme celui de l'Ursus Magnus, la plus logique reste proche de l'élément évoqué à la dernière puce du scénario 3 de Charles Gave : placer son argent dans des refuges.

Bien sûr diversifier son patrimoine est utile également, mais je considère que si on diversifie, c'est pour couvrir notre manque de savoir. Je dirais donc, au-delà de la diversification, ce qui compte c'est de se renseigner et comprendre le monde économique pour devenir libre et faire des choix avisés à sa situation.

De manière plus concrète, Gave conseille de surveiller les taux réels (corrigés de l’inflation), pour juger si l’on gagne ou perd en détenant de la dette. Il indique également qu'une vigilance accrue est de mise en ce qui concerne les décisions des banques centrales et le niveau d’endettement des pays. Par ailleurs, pourquoi ne pas sortir partiellement du système bancaire, si on est à l'aise avec l'idée et qu'une méfiance des gouvernements croit en nous. Cela rejoint un peu le principe d'apprentissage personnel dont je parle juste avant : favorisez votre autonomie financière, afin de réduire la dépendance à l’État et accroître la résilience individuelle.

Ah ! Et je vous aurais bien dit également de lire le livre de Charles "La Vérité Vous Rendra Libre", mais il faut que je le lise moi-même déjà !

En résumé

Ne dramatisons pas. Ceci n'est qu'une observation de faits, mis en perspective et qui appelle à une vigilance raisonnée. Le système monétaire actuel montre des signes de grande fatigue, et l’inflation n’est que la partie visible de l’iceberg. Autant en être conscient pour se permettre de réagir.

D'ailleurs, il n’est pas trop tard pour cela, et je crois qu'il est urgent de reprendre le contrôle sur sa compréhension économique et ses choix patrimoniaux.

Charles Gave met en garde contre un syndrome inflationniste global, alimenté par la monnaie facile et la dette excessive. La trappe à dette et le risque d’hyperinflation pourraient précipiter des ruptures économiques majeures. Mais gardons notre sang-froid et sachons tirer le meilleur de cette situation.

Parlons

de

vos

projets

digitaux

et de

vos

enjeux

financiers

majeurs.

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